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20 février 2010

Mauvaise fille, Justine Lévy

 

L'histoire : Louise est la fille d'une mère pas vraiment attentionnée, voire même dangereuse, négligente. Combien de fois Louise s'est-elle retrouvée, dans son enfance, sans rien à manger, sans personne pour la conduire à l'école ? Combien de fois l'enfant qu'elle était alors a-t-elle retrouvé cette femme, censée être responsable d'elle, dans des états lamentables, saoule ou victime d'abus de toutes sortes ? 

Et aujourd'hui, Alice, qui était si belle autrefois, la mère de Louise donc, est malade, victime d'une récidive de cancer, sur le point de mourir, et Louise est enceinte, Louise est sur le point de devenir mère, à son tour...  Cet étrange concours de circonstance provoque une tempête intérieure chez Louise. Se peut-il qu’il ne doive y avoir qu’une mère à la fois ? Etait-il inéluctable que sa mère parte pour que sa fille voie le jour ? S’y mêle un mélange d’amour et de rejet pour l’enfant qu’elle porte.

 

images  1997 pages, éditions stock, 16,50€


J'ai lu ce livre après en avoir entendu parlé sur plusieurs blogs littéraires. C'est un des romans de la rentrée 2009.
Alors ? A peine ouvert, je n'ai plus pu lâcher ce livre. J'ai aimé, beaucoup, le ton, et la cadence d'écriture de cette jeune auteur qui ne se met pas en valeur, ne met pas de voiles sur sa nature profonde, se met à nue. J'ai aimé les questions qu'elle se pose, ses crises d'hystérie et sa manière d'être pudique, pour des broutilles, tout à coup. J'ai aimé son désarroi de porter la vie, et sa solitude, l'évidence d'être mère qu'elle ressent simplement, juste après l'accouchement. 

On suffoque presque à la lecture du roman tant les thèmes abordés sont sombres et le regard de la narratrice sans concession. Palpitant comme un roman d'aventures... mais d'aventures intimes. Puis au détour d'un paragraphe jaillit une formule qui a le don de nous faire rire alors qu'émotionnellement le livre nous chahute et nous donne presque le mal de mer... tant elle a le mal de « mère »... Le lecteur est saisi physiquement par le récit et, ce, grâce au style sans fioriture et à une narratrice qui n'élude rien. L'humour insuffle de la légèreté au roman et permet de poursuivre la lecture qui, sans cette distance, serait insoutenable. Un sentiment de culpabilité permanent, des doutes forment une sorte de toile de fond mais la vie s'obstine, joyeuse... 
Mauvaise fille est avant tout l'hymne d'amour d'une fille à sa mère, une mère imparfaite et déstabilisante, mais une mère tout de même, et un questionnement sur cette faculté que nous avons - en nous - de laisser la vie continuer, perdurer, fleurir, au-delà des disparitions.

 

 

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